Publié le 01 février 2023 / Santé publique
Rapport ONUDC : Des chiffres alarmants sur les médicaments qui tuent en Afrique subsaharienne
L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a publié, ce mardi 31 janvier, un rapport sur le trafic des produits médicaux falsifiés et de qualité inférieure dans les pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad). Les résultats montrent la nécessité d’entreprendre une action interministérielle au niveau des pouvoirs publics et de mettre en œuvre des plans nationaux coordonnés entre les secteurs public et privé et les acteurs de la société civile pour lutter efficacement contre le trafic. Ces résultats confirment l’approche méthodologique adoptée par la Fondation Brazzaville depuis avril 2022.
Couverture du rapport sur le trafic des produits médicaux falsifiés et de qualité inférieure dans les pays du Sahel, @ONUDC.
– Chaque année, 270 000 personnes meurent en Afrique subsaharienne pour avoir consommé des médicaments antipaludiques falsifiés et de qualité inférieure.
– Jusqu’à 50 % des médicaments dans des pays du Sahel sont de qualité inférieure à la norme ou falsifiés.
– Au moins 605 tonnes de produits médicaux falsifiés ou de qualité inférieure ont été saisies entre 2017 et 2021 dans la région.
Les médicaments concernés sont soustraits de la chaîne d’approvisionnement à partir de l’Europe et dans une moindre mesure depuis la Chine et d’Inde. Ils passent souvent à travers les ports maritimes de Guinée, du Ghana, du Bénin et du Nigeria avant d’être acheminés au Sahel.
Pour en savoir plus, découvrez l’infographie « les effets de la corruption sur la chaîne d’approvisionnement » schématisés par la Fondation Brazzaville.
La vulnérabilité des pays du Sahel à ce trafic tient également au fort taux d’importation des produits médicaux et au manque d’industries pharmaceutiques locales. Sur le total des dépenses pharmaceutiques en Afrique subsaharienne en 2019, les importations ont représenté jusqu’à 70 à 90 %. La création de l’Agence africaine du médicament, basée au Rwanda, est une des réponses à ce défi sanitaire et sécuritaire.
Le 18 janvier 2020 à Lomé au Togo, la République du Niger s’est engagée à lutter contre le trafic en signant la déclaration politique de l’Initiative de Lomé contre les médicaments qui tuent. Les pays signataires de l’initiative (Congo-Brazzaville, Ghana, Niger, Sénégal, Togo et Ouganda) ainsi que la Fondation Brazzaville et ses partenaires poursuivent leurs efforts pour mettre fin à ce fléau mortifère.
En 2022, la République du Togo elle s’est portée volontaire pour lancer un projet pilote visant à élaborer et mettre en œuvre un plan national de lutte contre les MFQI et à modéliser la méthodologie d’élaboration afin de pouvoir l’adapter dans d’autres pays partie prenante de l’initiative.
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